CAROLINE BOË
Composer - Sound artist

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ECOLE DE TERRAIN : Les Sons de Noailles, Master Acoustique et Musicologie, Aix-Marseille Université

06 janvier 2023

 

Ecole de terrain à enjeu esthétique

Du 3 au 6 janvier 2023.

Immersion sonore, captation, composition, avec les étudiants en Master I Acoustique et Musicologie, dans le marché des Capucins de Marseille, dit marché de Noailles. Le paysage sonore y est dense.

  • Sensibilisation à l’écologie sonore
  • Travailler l’écoute, individuelle et collective
  • Compréhension du contexte du marché de Noailles (social, historique)
  • Capter des sons, anticipation technique de la stéréo
  • Trouver des mots pour décrire le son
  • Composer des soundscapes sur REAPER, avec une intention artistique
  • Comprendre l’importance esthétique du montage sonore
  • Rédiger un article
  • Travailler une présentation orale
  • Diffuser dans des conditions professionnelles 

 

Extrait de l'article des étudiant·es François Guet et Martin Senn : 

"Collé à la Canebière, Noailles est une place populaire et extrêmement multi-culturelle qui offre un micro-environnement au cœur de la cité phocéenne. Noailles est dailleurs souvent surnomé « le ventre de Marseille ». Dans le quartier nous pouvont trouver le fameux marché des Capucins ainsi que de nombreux commerces : alimentations, bazar, restaurants, cafés, marchands d'épices, boucheries, poissoneries et trouve également des vendeurs d'objets divers au marché noir notamment les vendeurs de cigarettes, ce qui implique la présence régulière des forces de l'ordre."

 

Extrait de l'article des étudiant·es Florian Duval et Altynaï Vlassenko : 

"L’objectif pédagogique de cette composition est de créer un soundscape de 3 minutes tout en rendant compte de l’ambiance sonore du quartier. La complexité de cet effort réside donc dans l’enjeu à définir clairement le propos de la composition tout en gardant une impression de fidélité des sons de Noailles. [...] la volonté ici est d’utiliser des impressions de mouvements afin de recréer la topographie du quartier de Noailles. Ainsi la problématique première [de notre projet] est la représentation du déplacement avec des captations sonores, puis la création de changements d’ambiance pour symboliser des changements d’espaces. Nous cherchons donc ici à retranscrire des espaces et des sensations de mouvement."

 

Extrait de l'article des étudiant·es Clara Boukhemia, Florian Delissenne, Manon Martinez :  

"Dans le cadre d’un projet universitaire concernant la création d’un soundscape du marché de Noailles, l’étude du terrain a permis une approche précise du projet dans le processus de création. En se rendant sur le marché, bon nombre de prises de sons ont été effectuées entre 10h et 13h (10h étant l’ouverture du marché), afin de capter au mieux l’ambiance qui y règne, et de rendre compte de celle-ci dans la création du soundscape. Le but de ce projet est donc de recréer de manière fidèle le caractère et l’atmosphère d’un quartier, et c’est en ce sens que la question de l’identité d’un lieu mène à réflexion. En effet, en ce qui concerne le quartier de Noailles, il est intéressant de se questionner sur l’importance de la présence de la langue, qui fait partie intégrante de l’identité du lieu."

Captation sonore par un étudiant. Photo © C. Boukhemia, F. Delissenne, M. Martinez

 

Extrait de l'article des étudiants Loris Mastrobattista  & David Molla :  

"On retrouve à Noailles beaucoup de situations sonores très différentes pour un quartier relativement petit (2 ou 3 rues principales pour 2 places). Nous avons évidemment enregistré le marché avec ses vendeurs bruyants et son boucan de sacs plastiques. Puis, non loin, sur une table de la terrasse du Bar de l’Est où nous avons capté des discussions plus ou moins ordinaires sur un fond de bruit de tasses et couverts. Certains magasins comme l’épicerie Market City nous a offert une ambiance extrêmement étouffée, laissant place aux faibles “buzz” des réfrigérateurs et à la musique de la radio du magasin, un calme étonnant par rapport à la proximité du marché. Nous avons ensuite déambulé dans plusieurs rues, enregistreurs en main pour ainsi obtenir des sons défilant de part et d’autre de l’espace stéréo. Enfin, nous avons capté le paysage sonore de la station de métro avec ses annonces et ses “bips” de validation de ticket nous rappelant le quotidien dans une grande métropole."

Captation sonore par un étudiant. Photo © L. Mastrobattista  & D.Molla

 

Extrait de l'article des étudiants Joris Faivre et Maxime Hebras :  

"Le placement des micros : Pour le côté immersif, nous avons fait une prise de son à 3 micros. Le micro Zoom en stéréo à l’avant, et un microphone à l’arrière. Pour les évènements sonores ponctuels, nous avons seulement utilisé une prise de son stéréo avec le zoom, pour éviter de capter d’autres choses que la source sonore qui nous intéresse."

Dispositif original d'enregistrement. Photo © J. Faivre, M. Hebras

 

Extrait de l'article des étudiants Susann Doghaili et Melvil Roucou : 

”[...] nous avons d’un côté les conversations entre les marchand.e.s/commerçant.e.s et les interactions avec les client.e.s, avec cela les sons des outils de travail : les bruits de caisses, sacs et produits. D’après Murray Schafer (2010, p.385), ces éléments forment l'empreinte sonore de Noailles et mettent en avant “les sons d’une communauté, uniques ou possédant des qualités qui les font reconnaître des membres de cette communauté ou ont pour eux un écho particulier”. [...] D’un autre côté, ce qui fait office de tonalité (selon Schafer (2010, p.383)) est l’ambiance générale du quartier : le mélange homogène des bruits de motos et de rue avec le son que produisent les personnes en mouvement et en pleine discussion." 

 

Extrait de l'article des étudiants Océane Wandji et  Arthur Girard-Desbois : 

"Nous avons superposé sur le logiciel Reaper différents enregistrements pour donner plus de profondeur et d’épaisseur à notre Soundscape et un plus grand contraste avec les ambiances plus calmes. [...] Nous avons utilisé quelques traitements et effets audionumériques, mais suffisamment peu pour garder le naturel des enregistrements. Nous avons ainsi utilisé des EQ pour couper certaines fréquences parasites, [...] et nous nous sommes permis d’utiliser une légère réverbération sur les sons isolés afin de les faire ressortir parmi les sons d’ambiance, nous en avons mis suffisamment subtilement pour qu’elle ne se remarque pas directement à l’écoute. Nous sommes donc restés sur un traitement audio correctif uniquement, pour rester comme le disait Barry Truax, dans une éthique de composition minimale."

Montage sur Reaper. Capture d'écran © O. Wandji et  A. Girard-Desbois